Au sujet du sacré dans l'art, lettre du 31 Mai 2008

Peut on prétendre ne devoir produire ou présenter que des oeuvres d'art à caractère sacré et spirituel ?...
La nature originelle telle qu'elle nous est présentée grâce à un paysage immaculé, le sourire d'un enfant, une fleur sauvage etc...est celle que nous portons en nous, aussi, se reconnecter à cette source authentique et permanente se produit entre autre par la méditation, la contemplation, le coeur à coeur et l'art également...
Mais la souffrance, le chaos.existent également, lorsque ce calme inhérent à tous est envahi, saturé par un parasitage mental physique ou/et émotionnel, la dualité, l'opposition entre le "bien" et le "mal" est elle la clé ?...
Vouloir seulement imposer la lumière pour annihiler l'ombre ou vice versa est une démarche qui maintient son intériorité en état conflictuel...
Etre l'observateur de nos orages intérieurs nous rend témoin et est-il interdit de témoigner ?...
Donc je trouve que toute expression a le droit d'exister, mettre de la beauté dans la vie OK mais nier ses ressentis embarrassants et dérangeants n'est ce pas d'avantage un déterminisme à l'angélisme et de ce fait une fuite de la réalité ???
Je pense que l'expression de soi et des autres mérite une attention généreuse et humble...
Pourquoi censurer le sombre puisqu'il existe de façon fortement perceptible, nous ne sommes pas obligés de nous y attacher mais nous pouvons l'accepter dans la mesure ou il est inoffensif et ne touche pas notre intégrité (il se retrouve dans certaines formes de peintures expressionnistes et le hard rock en musique par exemple, ainsi que dans certaines peintures que j'ai faites)...
Bien sûr des créations sont motivées par des énergies lourdes et parfois violentes mais les tensions manifestées par l'intermédiaire de l'"art" sont moins dangereuses que des passages à l'acte...
Nous sommes des êtres en devenir, chacun à différents niveaux mais à mon sens manifester en toute honnêteté et conscience ses émotions, ses révoltes et ses imperfections n'a rien de répréhensible, et qui peut prétendre appartenir à une élite de "supers parfaits" ?..
Pour moi le sacré n'est pas une illusion mais la souffrance en est une, car elle est impermanente...
Une souffrance peut passer sans dommage et sans ancrage grâce entre autre à un support artistique, (autant pour l'observateur que l'observé)..
Une culture une éducation dogmatique et dualiste n'aide pas l'individu à utiliser sereinement son potentiel de recentrage...Ceci est mon opinion mais il est évident que c'est à chacun de forger celle qui lui est propre......
Bien à vous...
Joëlle
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